UN SYSTÈME DE SANTÉ MALADE ET GRIPPÉ
Des états généraux de la santé au Sénégal doivent se tenir sans délai. Face aux dérives quotidiennes auxquelles sont exposées les populations sénégalaises et étrangères, l’heure est à la riposte, un traitement de choc pour limiter avant de mettre définitivement fin au laxisme de nos gouvernants politiques, nos personnels de santé et des populations. La problématique du recrutement chez les personnels de santé. Bref, les responsabilités sont partagées. Comment les sénégalais aimeraient que leur système de santé devienne ?
Qui sont-ils vraiment, ces personnels fantômes qui continuent de blesser et de tuer d’innocents patients?
Les Indices de preuves font légion quasiment à travers tous les hôpitaux du pays. Le constat est le même. Le cas de l’Hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga avec la mort par défaut de prise en charge suite à une négligence des personnels de santé de cette structure envers la dame ndèye Astou Sokhna. Les cas de négligence et de laxisme se suivent et se ressemblent d’un hôpital à un autre, d’un établissement de santé à un autre, d’un centre de santé à un autre, d’un dispensaire à un autre.
LES RACINES D’UN MAL TRÈS PROFOND
Aucune école de formation en santé au Sénégal n’est en règle. Combien de faux médecins qui se disent généralistes exercent illicitement le métier et quotidiennement inondent nos structures de santé et en dehors même de celles-ci, nos domiciles.
Les erreurs médicales, la négligence, la non assistance à personne en danger, les exercices illégaux de la fonction de médecin ou d’autres spécialités liées à la santé, c’est un véritable Meli mélo d’usurpation de fonction qui commence à prendre des proportions inquiétantes. Malgré les plaintes qui se suivent et se ressemblent, il ya aucune suite à donner pour la plupart, face à de tels fléaux. Dans un passé très récent à Linguère, plusieurs bébés avaient été calcinés dans une crèche. Aujourd’hui c’est la dame Astou Sokhna qui vient de rendre l’âme par défaut d’une simple prise en charge correcte. C’est tout un système qui est pourri, grippé de la tête aux pieds. Il est temps que les recrutements politiques en faisant fi de ce célébrissime slogan que le président Abdou Diouf aimait tant ressasser : « Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. » L’éducation, la santé et la sécurité ne devraient souffrir d’aucune surenchère, d’aucun laxisme à cause de l’importance capitale qu’elles jouent dans un pays. Tout manquement se paie cash avec des effets néfastes incalculables chez les populations. Les dysfonctionnements graves du système de santé sénégalais sont tellement évidents qu’il serait quasiment impossible de les réfuter. Les déficits au niveau de la formation, du financement de la santé et surtout des conditions de travail des personnels sont énormes.
J’ai tantôt évoqué un problème d’éthique, le parent pauvre dans nos structures de santé. Un traitement de choc devrait être administré aux acteurs de la santé afin qu’ils s’approprient le serment d’hypocrate. Au seuil de la porte d’entrée de l’Hôpital jusqu’à l’intérieur, mettez en bandoulière votre état d’âme, votre humanisme afin de mettre en confiance le troupeau que votre créateur vous aura confié. Tout devrait revenir à vos patients et accepter certains sacrifices qui s’imposent à vous et s’abattent sur vous. C’est le seul sacerdoce auquel vous devez vous plier sans gémir ni pleurer par peur d’être lâche.
QUELLE THÉRAPIE FAUDRAIT-IL APPORTER À TOUS CES MANQUEMENTS ?
Repenser un système de santé très innovant en conformité aux normes internationales. La motivation, l’engagement et l’esprit de sacrifice sont les parents pauvres de ce métier si noble que seuls des êtres si singuliers parce qu’exceptionnels devraient embrasser. Le serment d’hypocrate leur seule Bible avec laquelle ils ne devraient jamais se départir. Réouvrir les écoles régionales des sages-femmes et infirmiers d’État par voie de concours très sélectif avec exclusivement la supervision de l’État par le biais des ministères de la santé et de la fonction publique. Faire de la formation et de la spécialisation une priorité chez tous les personnels de santé.
UN SYSTÈME DE SANTÉ CRÉDIBLE DOIT AVOIR COMME CHEVAL DE BATAILLE UNE BONNE ADMINISTRATION SANTÉ
Une formation pour les Officiers du corps technique et administratif (OCTASSA) doit être une priorité dans notre système de santé. Certes le CESAG joue sa partition mais à un degré moindre vu son statut d’école à vocation sous-régionale.
Il faut ajouter les stages pratiques dans les formations (HIA, infirmeries) pour une certaine durée. L’évaluation des stagiaires est effectuée après chaque module, les stages pratiques donnent lieu à l’attribution d’une note et les élèves réalisent un mémoire qu’ils présentent devant un jury en fin d’année. Une fois à la tête des structures hospitalières, ces managers auront la capacité de coacher tous leurs personnels qui auront la charge de ne s’occuper moralement, consciencieusement que des patients. Des Gestionnaires qui veilleront sur : l’alimentation, le matériel, les personnels administratifs : Comptable, secrétaire, assistance sociale, ambulanciers, plantons, jardiniers, personnels d’accueil, la sécurité, entre autres. C’est toute une panoplie de mécanismes à élaborer puis à mettre en branle pour humaniser enfin notre système de santé au bord de l’abîme.
Ndiapaly Guèye
- journaliste indépendant