PRO-HAFTAR
En 2011, la France, alors sous la présidence de Nicolas Sarkozy est à l’origine de l’intervention militaire qui a provoqué la chute du colonel Kadhafi. Depuis, elle est omniprésente en Libye. Officiellement, au niveau diplomatique, Paris soutient le processus de paix de l’ONU entre les deux parties rivales, et s’est même positionnée comme une puissance médiatrice dans le conflit en organisant une rencontre entre Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj en juillet 2017, puis en mai 2018. En vain. D’autant plus que le GNA de Fayez al-Sarraj accuse les autorités françaises de jouer double jeu en Libye, et de soutenir en coulisses son rival. Khalifa Haftar a notamment été soigné en France en avril 2018.
Le gouvernement français a reconnu avoir fourni des renseignements au maréchal Haftar, qu’elle considère comme un allié de poids dans la lutte antiterroriste et antijihadiste. En 2016, trois militaires français avaient péri lors d’une mission de renseignement dans l’Est. Et l’offensive de l’ANL dans le Sud libyen, en janvier, a permis de chasser les opposants armés du président tchadien Idriss Deby, le premier allié du dispositif français Barkhane au Sahel. Paris réfute cependant tout soutien militaire à l’ANL dans son offensive contre Tripoli, et le président Emmanuel Macron a appelé à un cessez-le-feu. La position de la France a cependant été mise à mal après que le gouvernement eut admis que des missiles « hors d’usage » découverts dans une base de l’ANL près de Tripoli lui appartenaient, tout en réfutant les lui avoir fournis.